Traitement et suivi du cancer du sein

De manière générale

Chaque cancer est particulier et nécessite un traitement spécifique. Il dépend de la patiente (état général, âge, statut hormonal, etc.) et des caractéristiques de sa maladie (type, localisation, évolution, etc.). Une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) permet au corps médical d’établir un programme personnalisé de soins (PPS). Ce document résume les différentes étapes du traitement spécifiquement préconisé pour la patiente, qui peut alors demander toutes les précisions nécessaires. Les traitements du cancer du sein s’organisent autour de quatre approches complémentaires et souvent associées : la chirurgie, la radiothérapie, l’hormonothérapie et la chimiothérapie.

La chirurgie contre le cancer du sein

La chirurgie reste le traitement de base contre le cancer du sein. La tumeur est totalement enlevée, avant d’être analysée pour en préciser la taille, l’agressivité, la présence ou l’absence de récepteurs hormonaux, etc. Ces données sont indispensables au choix de l’option thérapeutique.

La technique chirurgicale utilisée dépend de plusieurs paramètres, mais essentiellement de la taille et de la localisation de la tumeur :

  • tumorectomie = ablation de la tumeur ;
  • mastectomie partielle = ablation de la tumeur ainsi qu’une partie des tissus avoisinants et du revêtement des muscles pectoraux ;
  • mastectomie radicale modifiée = ablation totale du sein et du revêtement des muscles pectoraux (en conservant les muscles).

À SAVOIR :

Une reconstruction mammaire peut être envisagée de façon immédiate ou différée (cf. partie Après le traitement > Reconstruction).

Exploration ganglionnaire

  • Si tumeur de taille < 3 cm, il est pratiqué la technique du ganglion sentinelle (moins de morbidité qui sera suivie d’un curage axillaire seulement si envahissement.
  • Pour les grosses tumeurs, le curage ganglionnaire reste d’actualité

La radiothérapie contre le cancer du sein

Traitement local, la radiothérapie vise à compléter la chirurgie en réduisant la taille de la tumeur avant l’opération ou en détruisant d’éventuelles cellules cancéreuses encore présentes dans les tissus, après l’intervention.

La radiothérapie est quasi systématique lorsque le sein a été conservé et souvent prescrite dans le cas où les analyses montrent la présence de propagation aux ganglions.
Deux techniques sont utilisées, parfois en association : le rayonnement externe et l’implantation de matériaux radioactifs directement dans le sein (curiethérapie).

L’hormonothérapie contre le cancer du sein

Une hormonothérapie peut être mise en place si l’examen montre que la tumeur possède des récepteurs hormonaux et que son développement est par conséquent stimulé par les hormones sexuelles féminines. Il existe deux types de médicaments capables de ralentir ou bloquer l’action de ces hormones :

  • les anti-œstrogènes se fixent à la surface des cellules cancéreuses, sur les récepteurs normalement occupés par les œstrogènes ;
  • les inhibiteurs de l’aromatase empêchent la transformation (aromatisation) dans le tissu graisseux et la tumeur des hormones mâles (androgènes) surrénaliennes en œstrogènes. On utilise ces médicaments chez les femmes ménopausées.

La suppression de l’activité des ovaires peut aussi être envisagée chez les femmes non ménopausées (traitement médicamenteux).

La chimiothérapie contre le cancer du sein

Quel que soit l’organe touché, la chimiothérapie consiste à administrer un ou plusieurs médicaments toxiques pour les cellules cancéreuses. Ces médicaments vont se diffuser dans l’ensemble de l’organisme et cibler toutes les tumeurs présentes, qu’elles aient été repérées ou non au cours des examens préalables.

Les thérapies ciblées contre le cancer du sein

Une nouvelle génération de traitements est en plein essor : les thérapies ciblées. Il s’agit de molécules s’attaquant plus spécifiquement aux cellules cancéreuses, ou à leur environnement. Principal intérêt : une action ciblée pour des effets secondaires réduits.
Le traitement du cancer du sein a ainsi vécu une révolution en s’attaquant aux tumeurs présentant à leur surface une quantité très importante de protéines HER2. Une caractéristique retrouvée dans environ 15% des cancers du sein.

D’autres approches et médicaments sont également en développement, notamment l’anti-angiogenèse, consistant à bloquer la croissance des vaisseaux sanguins nécessaires au développement de la tumeur, entraînant ainsi sa mort.

 

Effets indésirables liés aux traitements

Les traitements provoquent souvent des effets secondaires désagréables. Ceux-ci varient considérablement d’une patiente et d’un traitement à un autre et il n’existe pas de moyen de prédire « qui » tolérera mieux « quoi ». En revanche, les professionnels de santé sont là pour expliquer tout ce qui peut se passer et comment y remédier au mieux.

Effets indésirables de la chirurgie

Les effets indésirables de la chirurgie ne sont pas systématiques. Les effets les plus fréquents sont des complications du curage des ganglions auxiliaires et des séquelles esthétiques. Des hématomes et des infections peuvent suivre l’intervention. Une impression de tension de la peau du sein et de raideur des muscles du bras et de l’épaule se rencontrent parfois par la suite. L’ablation d’un grand nombre de ganglions axillaires ralentit quant à elle la circulation lymphatique dans le bras, source éventuelle d’œdème. La technique du ganglion sentinelle en place du curage axillaire permet de réduire cet effet indésirable.

Effets indésirables de la radiothérapie

Les effets indésirables de la radiothérapie sont le plus souvent : fatigue, déglutition douloureuse, toux irritative, réactions cutanées, etc. Un sein traité par radiothérapie peut également être plus ferme qu’auparavant et changer légèrement de volume. Ces effets secondaires apparaissent pendant voire après le traitement.

Effets indésirables de l’hormonothérapie

Les effets indésirables de l’hormonothérapie sont variables, mais généralement limités et d’intensité modérée. Il s’agit le plus souvent de bouffées de chaleur, pertes vaginales, prise de poids, douleurs musculaires ou articulaires, etc.

Effets indésirables de la chimiothérapie

Problème majeur, les effets indésirables des chimiothérapies sont liés à l’absence de sélectivité des produits employés. Le traitement détruit les cellules cancéreuses, mais aussi certaines cellules à croissance rapide : cheveux, ongles, paroi du tube digestif et cellules sanguines. Fatigue, moins bonne résistance aux infections, perte d’appétit, modification du goût, nausées et vomissements, infections buccales (stomatites) et chute des cheveux sont, par conséquent, les manifestations indésirables les plus fréquentes.
Effets indésirables des thérapies ciblées

Les thérapies ciblées présentent des effets indésirables différents et moins marqués, souvent d’ordre cutané ou digestif, parfois cardiaque (hypertension).