LE CANCER DU SEIN
LE CANCER DU SEIN
Dépisté tôt, c’est un cancer de bon pronostic, dont le taux de survie est de 87 %
frm.org 2019
frm.org 2019
INCa avril 2016
Comment sont constitués les seins ?
Les seins jouent un rôle important dans la féminité et dans l’image que la femme a de son corps. La fonction biologique du sein est de produire du lait afin de nourrir un nouveau-né.
Le sein (appelé aussi glande mammaire) se compose de quinze à vingt lobes séparés par du tissu graisseux qui donne au sein la forme qu’on lui connaît. Ces lobes sont, eux-mêmes, constitués de lobules capables de secréter du lait en période d’allaitement. Le lait est transporté par les canaux galactophores jusqu’au mamelon, situé au centre d’une zone pigmentée (l’aréole). La glande mammaire se développe et fonctionne sous l’influence d’hormones sexuelles produites en quantité variable tout au long de la vie : les œstrogènes et la progestérone.
Le cancer du sein : définitions
Un cancer du sein est une tumeur maligne (amas de cellules cancéreuses) qui se développe au niveau du sein. Il existe différents types de cancer du sein selon les cellules à partir desquelles ils se développent. Les cancers du sein les plus fréquents (95 %) sont des adénocarcinomes : c’est un type de cancer qui se développe à partir des cellules d’une glande (sein, thyroïde, prostate, etc.), de son revêtement (ovaire) ou d’une muqueuse (estomac, côlon…), qui se développent à partir des cellules épithéliales de la glande mammaire. On distingue les cancers in situ et les cancers infiltrants (qui se rapporte à un cancer dont les cellules ont envahi les tissus voisins de la tumeur). Il existe d’autres types rares de cancer du sein. Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme. Il représente plus du tiers de l’ensemble des nouveaux cas de cancer chez la femme.
Quels sont les facteurs de risques pour le cancer du sein ?
Comprendre les risques
Multifactoriel, le cancer du sein comme la plupart des cancers est lié à :
- âge
- antécédents personnels
- antécédents familiaux
- prédispositions génétiques
- tabac, alcool et surpoids
Bien que nous commençons à mieux comprendre les causes du cancer du sein, l’implication et le rôle de certains facteurs reste encore à étudier.
Une personne qui possède un ou plusieurs facteurs de risque peut ne jamais développer de cancer. Inversement, il est possible qu’une personne n’ayant aucun facteur de risque soit atteinte de ce cancer.
Comprendre les différents facteurs de risques
- facteurs de risque lié à l’âge. En effet, près de 80% des cancers du sein se développent après 50 ans
- facteurs de risque liés à nos modes de vie tels que la consommation d’alcool et de tabac, un surpoids ou encore pas ou peu d’activité physique peuvent favoriser l’apparition d’un cancer du sein
- facteurs de risque liés à certains antécédents médicaux personnels et familiaux
Les principaux :
- âge
- sexe : plus de 99% des cancers du sein touchent les femmes
- antécédents personnels de maladie (par exemple cancer du sein, de l’ovaire et/ou de l’endomètre)
- antécédents familiaux de cancers (sein, ovaire, …)
- prédispositions génétiques au cancer du sein
Les autres facteurs de risques pour le cancer du sein :
- certains traitements hormonaux de la ménopause
- la consommation de tabac
- la consommation d’alcool et le surpoids
- peu ou pas d’activité physique
L’auto dépistage
Une boule dans un sein
Une boule ou une masse dans un sein est le signe d’un cancer du sein le plus couramment observé. Cette masse, en général non douloureuse, est le plus souvent de consistance dure et présente des contours irréguliers. Elle apparaît par ailleurs comme « fixée » dans le sein.
Des ganglions durs au niveau de l’aisselle (sous le bras)
- Une ou plusieurs masse(s) dures à l’aisselle signifient parfois qu’un cancer du sein s’est propagé aux ganglions axillaires. Les ganglions restent toutefois indolores.
Des modifications de la peau du sein et du mamelon
- Une modification de la peau : rétraction, rougeur, œdème ou aspect de peau d’orange ;
- Une modification du mamelon ou de l’aréole (zone qui entoure le mamelon) : rétraction, changement de coloration, suintement ou écoulement ;
- Des changements de forme de vos seins.
Un changement de la taille ou de la forme du sein
- Une rougeur, un œdème et une chaleur importante au niveau du sein peuvent être le signe d’un cancer du sein inflammatoire.
Les autres symptômes
Si le cancer n’est pas diagnostiqué dès l’apparition des premiers symptômes, la tumeur peut grossir et se propager vers d’autres parties du corps, entraînant ainsi d’autres symptômes dits plus tardifs, tels que :
- Des douleurs osseuses ;
- Des nausées, une perte d’appétit, une perte de poids et une jaunisse ;
- Un essoufflement, une toux et une accumulation de liquide autour des poumons (épanchement pleural) ;
Pour l’égalité des femmes face au dépistage organisé du cancer du sein
Pour chaque édition d’Octobre rose, la Ligue contre le cancer ira à la rencontre des femmes, notamment les plus vulnérables, pour les inciter à suivre le programme de dépistage organisé.
La Ligue appelle tous les citoyens à prendre la parole pour améliorer le programme de dépistage.
Afin d’améliorer le dépistage du cancer du sein, de lever les freins, de répondre aux controverses et d’accroître la participation, la Ligue appelle tous les citoyens et les professionnels à contribuer, de façon individuelle ou collective, à la concertation citoyenne sur www.concertation-depistage.fr. Témoignages, suggestions, remarques… toutes les contributions seront utiles pour définir la politique de dépistage de demain, une politique sans freins, sans tabous et soutenue par toutes et tous.
La Ligue contre le cancer va à la rencontre des femmes les plus vulnérables
Si les Comités départementaux de la Ligue contre le cancer proposent toute l’année des services d’aide et de soutien auprès des femmes, ils organiseront durant Octobre rose de nombreux événements (ateliers, débats, animations, stands, pauses café) partout en France pour sensibiliser les femmes au dépistage organisé, en particulier les populations les plus vulnérables.
Traitement et suivi du cancer du sein
De manière générale
Chaque cancer est particulier et nécessite un traitement spécifique. Il dépend de la patiente (état général, âge, statut hormonal, etc.) et des caractéristiques de sa maladie (type, localisation, évolution, etc.). Une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) permet au corps médical d’établir un programme personnalisé de soins (PPS). Ce document résume les différentes étapes du traitement spécifiquement préconisé pour la patiente, qui peut alors demander toutes les précisions nécessaires. Les traitements du cancer du sein s’organisent autour de quatre approches complémentaires et souvent associées : la chirurgie, la radiothérapie, l’hormonothérapie et la chimiothérapie.
La chirurgie contre le cancer du sein
La chirurgie reste le traitement de base contre le cancer du sein. La tumeur est totalement enlevée, avant d’être analysée pour en préciser la taille, l’agressivité, la présence ou l’absence de récepteurs hormonaux, etc. Ces données sont indispensables au choix de l’option thérapeutique.
La technique chirurgicale utilisée dépend de plusieurs paramètres, mais essentiellement de la taille et de la localisation de la tumeur :
- tumorectomie = ablation de la tumeur ;
- mastectomie partielle = ablation de la tumeur ainsi qu’une partie des tissus avoisinants et du revêtement des muscles pectoraux ;
- mastectomie radicale modifiée = ablation totale du sein et du revêtement des muscles pectoraux (en conservant les muscles).
À SAVOIR :
Une reconstruction mammaire peut être envisagée de façon immédiate ou différée (cf. partie Après le traitement > Reconstruction).
Exploration ganglionnaire
- Si tumeur de taille < 3 cm, il est pratiqué la technique du ganglion sentinelle (moins de morbidité qui sera suivie d’un curage axillaire seulement si envahissement.
- Pour les grosses tumeurs, le curage ganglionnaire reste d’actualité
La radiothérapie contre le cancer du sein
Traitement local, la radiothérapie vise à compléter la chirurgie en réduisant la taille de la tumeur avant l’opération ou en détruisant d’éventuelles cellules cancéreuses encore présentes dans les tissus, après l’intervention.
La radiothérapie est quasi systématique lorsque le sein a été conservé et souvent prescrite dans le cas où les analyses montrent la présence de propagation aux ganglions.
Deux techniques sont utilisées, parfois en association : le rayonnement externe et l’implantation de matériaux radioactifs directement dans le sein (curiethérapie).
L’hormonothérapie contre le cancer du sein
Une hormonothérapie peut être mise en place si l’examen montre que la tumeur possède des récepteurs hormonaux et que son développement est par conséquent stimulé par les hormones sexuelles féminines. Il existe deux types de médicaments capables de ralentir ou bloquer l’action de ces hormones :
- les anti-œstrogènes se fixent à la surface des cellules cancéreuses, sur les récepteurs normalement occupés par les œstrogènes ;
- les inhibiteurs de l’aromatase empêchent la transformation (aromatisation) dans le tissu graisseux et la tumeur des hormones mâles (androgènes) surrénaliennes en œstrogènes. On utilise ces médicaments chez les femmes ménopausées.
La suppression de l’activité des ovaires peut aussi être envisagée chez les femmes non ménopausées (traitement médicamenteux).
La chimiothérapie contre le cancer du sein
Quel que soit l’organe touché, la chimiothérapie consiste à administrer un ou plusieurs médicaments toxiques pour les cellules cancéreuses. Ces médicaments vont se diffuser dans l’ensemble de l’organisme et cibler toutes les tumeurs présentes, qu’elles aient été repérées ou non au cours des examens préalables.
Les thérapies ciblées contre le cancer du sein
Une nouvelle génération de traitements est en plein essor : les thérapies ciblées. Il s’agit de molécules s’attaquant plus spécifiquement aux cellules cancéreuses, ou à leur environnement. Principal intérêt : une action ciblée pour des effets secondaires réduits.
Le traitement du cancer du sein a ainsi vécu une révolution en s’attaquant aux tumeurs présentant à leur surface une quantité très importante de protéines HER2. Une caractéristique retrouvée dans environ 15% des cancers du sein.
D’autres approches et médicaments sont également en développement, notamment l’anti-angiogenèse, consistant à bloquer la croissance des vaisseaux sanguins nécessaires au développement de la tumeur, entraînant ainsi sa mort.
Effets indésirables liés aux traitements
Les traitements provoquent souvent des effets secondaires désagréables. Ceux-ci varient considérablement d’une patiente et d’un traitement à un autre et il n’existe pas de moyen de prédire « qui » tolérera mieux « quoi ». En revanche, les professionnels de santé sont là pour expliquer tout ce qui peut se passer et comment y remédier au mieux.
Effets indésirables de la chirurgie
Les effets indésirables de la chirurgie ne sont pas systématiques. Les effets les plus fréquents sont des complications du curage des ganglions auxiliaires et des séquelles esthétiques. Des hématomes et des infections peuvent suivre l’intervention. Une impression de tension de la peau du sein et de raideur des muscles du bras et de l’épaule se rencontrent parfois par la suite. L’ablation d’un grand nombre de ganglions axillaires ralentit quant à elle la circulation lymphatique dans le bras, source éventuelle d’œdème. La technique du ganglion sentinelle en place du curage axillaire permet de réduire cet effet indésirable.
Effets indésirables de la radiothérapie
Les effets indésirables de la radiothérapie sont le plus souvent : fatigue, déglutition douloureuse, toux irritative, réactions cutanées, etc. Un sein traité par radiothérapie peut également être plus ferme qu’auparavant et changer légèrement de volume. Ces effets secondaires apparaissent pendant voire après le traitement.
Effets indésirables de l’hormonothérapie
Les effets indésirables de l’hormonothérapie sont variables, mais généralement limités et d’intensité modérée. Il s’agit le plus souvent de bouffées de chaleur, pertes vaginales, prise de poids, douleurs musculaires ou articulaires, etc.
Effets indésirables de la chimiothérapie
Problème majeur, les effets indésirables des chimiothérapies sont liés à l’absence de sélectivité des produits employés. Le traitement détruit les cellules cancéreuses, mais aussi certaines cellules à croissance rapide : cheveux, ongles, paroi du tube digestif et cellules sanguines. Fatigue, moins bonne résistance aux infections, perte d’appétit, modification du goût, nausées et vomissements, infections buccales (stomatites) et chute des cheveux sont, par conséquent, les manifestations indésirables les plus fréquentes.
Effets indésirables des thérapies ciblées
Les thérapies ciblées présentent des effets indésirables différents et moins marqués, souvent d’ordre cutané ou digestif, parfois cardiaque (hypertension).
La recherche contre le cancer du sein
Pour le cancer du sein comme pour les autres cancers, la recherche s’intéresse non seulement à mieux soigner, mais également mieux comprendre et détecter. Des progrès majeurs ont été réalisés ces dernières années tant au niveau du dépistage que des traitements. Néanmoins, de nombreuses voies prometteuses sont encore en phase d’exploration.
Connaître l’ennemi
La génétique et ses avancées permettent de découvrir chaque année de nouveaux gènes et de nouvelles protéines impliqués dans le cancer du sein, de façon à mieux traiter – voire prévenir – la maladie.
Ainsi, des chercheurs soutenus par la Ligue ont récemment découvert deux gènes (BRCA1 et BRCA2) impliqués – après mutation – dans le développement de certains types de cancer du sein permet d’exercer un suivi renforcé des femmes à risque, en attendant, dans un futur proche, de pouvoir contrôler ces gènes et leurs mutations.
Dans un futur plus lointain, la connaissance du génome du patient, la fameuse « carte d’identité génétique », permettra quant à elle de déterminer la réaction prévisible de son organisme face au traitement et de le modifier en conséquence (rajouter ou enlever des produits, optimiser leur dosage, etc.).
Diagnostiquer le cancer du sein vite et bien
Dans tous les cancers, un diagnostic et une prise en charge précoces sont synonymes de meilleure chance de survie et de traitements moins lourds. Un pan entier de la recherche se penche donc sur l’aspect « dépistage », avec notamment le développement de nouveaux outils diagnostic et le perfectionnement de certaines techniques d’imagerie, pour repérer des tumeurs toujours plus petites, les modéliser en 3D et suivre l’évolution et l’efficacité du traitement.
Optimiser les traitements contre le cancer
Malgré les constantes évolutions, le potentiel de progression des traitements actuels reste important.
Si la chirurgie s’efforce depuis longtemps d’être la moins mutilante possible, elle essaye désormais d’affiner les techniques de reconstruction et de déterminer très précisément les possibilités de traitement conservateur (tumorectomie plutôt que mastectomie).
La recherche en hormonothérapie comme en chimiothérapie se penche sur des médicaments plus efficaces et provoquant moins d’effets secondaires.
Les thérapies ciblées sont en plein essor et proposent diverses approches directions : bloquer la croissance des cellules cancéreuses, asphyxier la tumeur en réduisant son apport sanguin, faire réagir les réactions immunitaires de l’organisme contre les cellules cancéreuses, etc.
Demain la recherche contre le cancer
5 pistes prometteuses dans un futur proche :
- Prévenir l’apparition des cancers
- Éliminer les tumeurs en bloquant leur vascularisation (et donc leur alimentation en sang) : l’anti-angiogenèse.
- Renforcer les défenses immunitaires de l’organisme : l’immunothérapie (vaccination thérapeutique).
- Court-circuiter les « signaux » aberrants émis par la cellule cancéreuse : l’inhibition de la transduction du signal.
- Accentuer les erreurs de réparation de l’ADN dans la cellule cancéreuse, pour provoquer sa mort : la potentialisation de l’action cytotoxique
Les essais cliniques
Les essais cliniques sont un moyen concret d’accéder aux avancées de la recherche. La liste des essais thérapeutiques est mise à jour régulièrement sur le site de l’Institut national du cancer (INCa) et tout patient peut demander à en intégrer un, sous réserve d’éligibilité.
Votre hôpital ne propose pas d’essai clinique dans le cancer du sein ? Aucun problème : votre équipe soignante peut vous adresser à un autre établissement afin d’intégrer un protocole spécifique, tout en continuant à vous suivre.
- « La Ligue en actions »
- La Ligue, source d’innovations
Avec plus de 38,1 millions d’euros en 2010, la Ligue contre le cancer est le premier financeur non gouvernemental de la recherche française contre le cancer.
DEMAIN LA RECHERCHE
La Ligue est à l’origine de trois projets phares de soutien à la recherche dans le cancer :
Programme « Équipes Labellisées »
Le programme « Équipes Labellisées » a pour vocation première d’apporter un soutien financier reconduit pendant plusieurs années (au moins trois ans) à des équipes insérées dans des laboratoires reconnus par les tutelles de recherche publique et qui développent des programmes de recherche cognitive en oncologie.
Elle soutient aujourd’hui près de 100 équipes labellisées rigoureusement sélectionnées pour leur excellence par des commissions d’expertises pour faire reculer la maladie et mettre en place des programmes innovants.
La Ligue finance des programmes nationaux et régionaux, aussi bien en recherche fondamentale, clinique, épidémiologique qu’en sciences humaines et sociales.
Le budget se répartit en trois volets principaux : 56 % pour le soutien aux laboratoires, 22,4 % pour la recherche auprès des malades et 20,2 % pour le soutien aux jeunes chercheurs en cancérologie.
Pour plus d’informations
Brochure généraliste sur le cancer du sein – cliquez pour télécharger
Les dépistages du cancer du sein – Cliquez pour télécharger
Brochure sur les traitements des cancers du sein – Cliquez pour télécharger
Pour aider la recherche sur le cancer du sein, donnez à La Ligue…
La recherche est un magnifique espoir pour combattre durablement cette maladie et en particulier le cancer du sein.
Donner à la recherche, c’est une perspective de vie sans cancer…