Les symptômes du cancer de la prostate

Le plus souvent, le cancer de la prostate n’occasionne pas de troubles urinaires car il se développe en périphérie de la prostate et ne comprime pas l’urètre. Il peut cependant arriver que certains troubles se manifestent, en particulier à un stade avancé. Les symptômes sont alors semblables à ceux de l’adénome prostatique (affection bénigne, bien plus fréquente que le cancer) :

  •     fréquence anormale des besoins d’uriner, surtout la nuit ;
  •     besoin urgent d’uriner ;
  •     difficulté à émettre les urines : temps d’attente, jet faible, évacuation incomplète ;
  •     blocage complet ;
  •     douleurs en urinant ;
  •     présence de sang dans l’urine ou le sperme ;
  •     éjaculations douloureuses ;
  •     troubles de l’érection.

Diagnostic du cancer de la prostate

Le diagnostic du cancer de la prostate se réalise en deux étapes :

1. Le Bilan diagnostique du cancer de la prostate

Le bilan diagnostique comporte un examen clinique et un dosage du PSA. L’examen clinique repose sur un toucher rectal permettant au praticien de palper la prostate afin d’en apprécier le volume et la consistance.

Le dosage du PSA se fait par une simple prise de sang. En temps normal, le taux de PSA se situe en dessous de 4 nano-grammes par ml (ng/ml). L’activité sexuelle pouvant entraîner des variations, il est recommandé  d’observer une abstinence de 48 heures avant le dosage.

À noter : un taux élevé ne signifie pas nécessairement la présence d’un cancer de la prostate, d’autres affections peuvent être en cause (adénome prostatique, prostatite, etc.). Inversement, un taux normal de PSA ne permet pas d’exclure l’existence d’un cancer de la prostate.

Des biopsies de la prostate sont indispensables pour lever un doute secondaire à l’examen clinique et au dosage du PSA. Elles permettent d’affirmer le diagnostic de cancer et de fournir des informations pronostiques sur l’agressivité des cellules (grade du cancer exprimé par le score de gravité dit de Gleason). Pratiquées par l’urologue, elles comportent plusieurs prélèvements dans chacun des 2 lobes.

En cas de résultat négatif, un nouveau test non invasif (le PCA3) peut être proposé. Réalisé sur des urines recueillies après massage de la prostate, il permet d’aider le médecin à déterminer si une nouvelle série de biopsies est utile ou non.

2. Le bilan d’extension du cancer de la prostate

Les bilans d’extension sont des examens pratiqués systématiquement afin de préciser l’extension du cancer de la prostate. Ils permettent d’en préciser l’étendue afin de déterminer le traitement le mieux adapté. Parmi les examens complémentaires, sont souvent pratiqués :

    une IRM (imagerie par résonnance magnétique) ou un scanner pelvien, afin de déterminer le degré d’extension du cancer (franchissement de la capsule prostatique, envahissement ganglionnaire, envahissement d’un organe proche, etc.) ;
    une scintigraphie osseuse, pour vérifier l’absence de métastases osseuses ;
    un scanner thoracique, à la recherche de métastases dans les poumons ;
    une échographie hépatique ou un scanner abdominal pour étudier les ganglions lymphatiques.

Stades évolutifs du cancer de la prostate

À l’issue des différents bilans, le cancer de la prostate est classifié selon 4 stades, qui orienteront la prise en charge :

  1.   localisé = limité à la prostate (pas d’extension au-delà de la capsule prostatique) ;
  2.   localement avancé = étendu au-delà de la capsule prostatique ou aux organes adjacents, mais sans atteinte de ganglion, ni métastase ;
  3.   atteinte ganglionnaire pelvienne ;
  4.   cancer métastatique.

     

    Classification histologique du cancer de la prostate

    Les cancers de la prostate localisés sont eux-mêmes classés en 3 sous-catégories en fonction de leur risque d’évolution : faible, intermédiaire ou élevé. Cette classification porte le nom de score de Gleason : il s’agit d’une classification basée sur l’aspect microscopique des cellules tumorales.
    Au total, on se basera sur l’extension clinique de la tumeur, le score histologique et le taux de PSA.

    Facteurs de risque pour le cancer de la prostate

    Les facteurs de risques de développer un cancer de la prostate sont divers et multiples.

    À noter : avoir un adénome prostatique n’expose pas à un risque accru de cancer de la prostate.

    L’âge

    La fréquence des cancers de la prostate augmente avec l’âge. L’incidence est très faible avant 50 ans, puis augmente progressivement avec l’âge. Ainsi, plus de 69 % des cancers de la prostate surviennent après 65 ans et  3/4 des décès après 75 ans.

    Les antécédents familiaux et la prédisposition génétique

    Aujourd’hui en France, les formes héréditaires ne représentent que 8 à 10 % des cancers de la prostate. Le risque est accru si au moins deux parents proches (père, grand-père, oncle, etc.) ont eu un cancer de la prostate, ou si un proche a été atteint avant l’âge de 45 ans.

    Diverses études montrent que les origines ethniques, et donc le patrimoine génétique aurait une influence sur la probabilité de développer ce type de cancer. Ainsi, le nombre de cas de cancers de la prostate est-il plus important dans les pays d’Europe du Nord et d’Amérique du Nord. De même les hommes d’origine afro-antillaise sont plus susceptibles d’être atteints.