Traitements du cancer du côlon

Chaque traitement du cancer colorectal est unique. Il dépend du patient (état physique et psychique général, âge, etc.) et des caractéristiques de sa maladie (localisation, évolution, etc.). Une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) permet au corps médical d’établir un programme personnalisé de soins (PPS). Ce document résume les différentes étapes du traitement spécifiquement préconisé pour le patient, qui peut à tout moment demander toutes les précisions nécessaires.

Les méthodes

La prise en charge du cancer du côlon s’organise autour de deux approches complémentaires et souvent associées : la chirurgie et la chimiothérapie. L’essor des thérapies ciblées ouvre quant à lui le champ des possibilités, tandis que la radiothérapie est réservée à certains cas de cancer du rectum.

La chirurgie contre le cancer du côlon

La chirurgie est le traitement de base du cancer colorectal. L’intervention (colectomie) consiste à retirer le segment du côlon comprenant la tumeur avant de suturer les deux extrémités restantes. Il existe deux techniques :

  •  la laparotomie : ouverture de la cavité abdominale pour retirer la tumeur et les zones voisines contenant des ganglions lymphatiques.
  • la cœlioscopie : introduction d’instruments et d’une mini-caméra par de petits orifices et extraction de la tumeur par ces incisions.

Lorsque qu’elle est envisageable la cœlioscopie offre la même sécurité et améliore la qualité de vie des patients
(moins de cicatrices et de complications post-opératoires).

La colostomie

Il est parfois nécessaire de prévoir une dérivation et créer un anus artificiel après l’opération.
Cette colostomie est généralement provisoire et la continuité du transit est rétablie après la cicatrisation (6 à 12 semaines).

Dans certains cas (complication ou ablation du sphincter rectal), la colostomie peut être définitive. Le côlon est alors accolé à la peau
de l’abdomen et relié à une poche qui recueille les selles.

Quel que soit l’organe touché, la chimiothérapie consiste à administrer un ou plusieurs médicaments toxiques pour les cellules cancéreuses. On parle alors de monothérapie ou de polythérapie. Ces médicaments vont se diffuser dans l’ensemble de l’organisme et cibler toutes les tumeurs présentes, qu’elles aient été repérées ou non au cours des examens préalables.
 
Dans le cas du cancer colorectal, la tumeur et l’ensemble des éléments retirés pendant l’opération (vaisseaux sanguins, ganglions) font l’objet d’un examen anatomopathologique. Cet examen, réalisé au microscope, permet d’évaluer l’étendue de la maladie et de décider si la chirurgie doit être complétée ou non par une chimiothérapie. Les produits habituellement employés (seuls ou en associations) sont le 5-fluoro-uracile (5-FU), l’oxaliplatine (Eloxatine®) et l’irinotécan (Campto®). L’objectif de ces médicaments anticancéreux est de réduire le risque de récidive.

Les protocoles de chimiothérapie sont établis pour chaque type de situation. Les médecins obéissent à ces différents référentiels.
Les thérapies ciblées contre le cancer du côlon

Une nouvelle génération de traitements est en plein essor : les thérapies ciblées. Il s’agit de molécules s’attaquant plus spécifiquement aux cellules cancéreuses.

Principal intérêt : une action ciblée pour des effets secondaires réduits.
Les thérapies ciblées efficaces dans le cancer du côlon sont particulièrement nombreuses.  Elles agissent :

  • sur l’angiogenèse, en bloquant la croissance des vaisseaux sanguins nécessaires au développement de la tumeur, entraînant ainsi la mort de cette dernière ;
  • sur les facteurs de croissance, en inhibant la division des cellules et donc le développement de la tumeur.

En pratique, les thérapies ciblées sont utilisées en association avec de la chimiothérapie pour les cancers colorectaux avancés.
Trois médicaments sont utilisés : le bevacizumab (Avastin®), le cetuximab (Erbitux®) et le panitumumab (Vectibix®).

La prescription est précédée d’une immunohistochimie sur les cellules tumorales à la recherche d’altérations génétiques qui, selon leur présence, peuvent  provoquer une résistance au traitement ; ces tests ont une valeur prédictive et pronostique et sont une étape majeure dans le domaine de la médecine individualisée.

La radiothérapie contre le cancer du côlon

Traitement local, la radiothérapie vise à compléter la chirurgie en réduisant la taille de la tumeur avant l’opération ou en détruisant d’éventuelles cellules cancéreuses encore présentes dans les tissus, après l’intervention.

Elle n’est généralement pas indiquée dans le cancer du côlon et d’emploi limité dans le cancer du rectum.

 

Effets indésirables des traitements contre le cancer du côlon

Les traitements provoquent souvent des effets indésirables plus ou moins intenses. Ceux-ci varient considérablement d’un patient et d’un traitement à un autre et il n’existe pas de moyen de prédire « qui » tolérera mieux « quoi ». En revanche, les professionnels de santé sont là pour expliquer tout ce qui peut se passer et comment y remédier au mieux.

Effets indésirables de la chirurgie

Les effets indésirables de la chirurgie sont rares. Le principal est la fistule anastomotique, un défaut de cicatrisation de la suture entre les deux parties restantes du côlon. Cette complication survient habituellement une semaine après l’opération et se manifeste par de la fièvre avec des douleurs abdominales et un arrêt du transit digestif.

Effets indésirables rares : les complications hémorragiques intra abdominales et les abcès de paroi. Des troubles de l’érection peuvent également se rencontrer, en particulier si l’opération a porté sur le rectum.

Après l’opération, des troubles du transit intestinal sont fréquents (diarrhée, constipation, augmentation du nombre de selles). Ces troubles sont variables selon les personnes et la portion du côlon qui a été enlevée, mais s’améliorent progressivement avec le temps et un régime alimentaire adapté.

Effets indésirables des chimiothérapies

Problème majeur, les effets indésirables des chimiothérapies sont liés à l’absence de sélectivité des produits employés. Le traitement détruit les cellules cancéreuses, mais aussi certaines cellules à croissance rapide : cheveux, ongles, paroi du tube digestif et cellules sanguines. Fatigue, moins bonne résistance aux infections, perte d’appétit, modification du goût, nausées et vomissements, diarrhées, sensation d’engourdissement ou de fourmillement, réactions allergiques, troubles cutanés, lésions buccales et chute des cheveux sont, par conséquent, les manifestations indésirables les plus fréquentes.

Les thérapies ciblées présentent des effets indésirables moins marqués, souvent d’ordre cutané ou allergique :
hypertension, saignements ou encore maux de tête.

Effets indésirables de la radiothérapie

Les effets indésirables de la radiothérapie sont le plus souvent : irritation de la vessie (cystite), inflammation du rectum ou de l’anus, crises hémorroïdaires, troubles intestinaux (diarrhées, crampes, selles fréquentes, etc.), troubles cutanés, perte d’appétit, fatgue